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La matière
Les métaux

Cuivre et laiton : Alliage de cuivre et de zinc, le laiton fut employé à la place du bronze, cuivre mêlé d'étain, pour la création de prototypes de petits ouvrages à mouler (boucles de ceinture, par exemple). Les cuivres argentés ne sont pas contrôlés et ne portent pas de poinçon de garantie, mais les ouvrages les plus importants en cuivre ou en laiton portent la seule signature "GOUDJI", en toutes lettres.

Fer et acier : si Goudji a acquis en U.R.S.S. une grande maîtrise de la ferronnerie, il ne forge plus que pour des commandes bien spécifiques, les sièges de la cathédrale de Chartres, par exemple. En revanche, il utilise quotidiennement cette compétence pour la fabrication des outils, marteaux ou enclumes - il en possède plus de 400 -, nécessaires à son travail.

Argent : dès 1975, Goudji utilise l'argent à repousser en feuilles laminées qu'il doit alors payer "argent comptant". L'argent qu'utilise Goudji est toujours au "1er titre", c'est-à-dire du métal pur à 950 parties pour mille d'alliage (950/1000e). Sa qualité en est garantie par le fournisseur. Par souci de finition, Goudji réargente toujours d'un dépôt électrolytique d'argent fin (pur) les pièces qu'il réalise en argent "massif".

L'argent au 1er titre se tord et conserve sa torsion. C'est pourquoi, dans des cas très particuliers, Goudji utilise un alliage d'argent dit alors "au 2e titre" : il fond dans un creuset de terre réfractaire des chutes de tôle d'argent au "1er titre" et y mêle, à l'estime, une proportion de cuivre d'environ 10 %. Cela lui permet de réaliser des lames d'argent à la fois souples et rigides, en particulier pour la réalisation de coupe-papier.

Vermeil : le vermeil est de l'argent "massif", au 1er titre, doré à l'or fin (24 carats) par dépôt électrolytique. Il est contrôlé comme l'argent et porte les mêmes poinçons. Goudji l'utilise dès 1976.

Or : Goudji utilise l'or pour la création de bijoux mais aussi, plus rarement, pour celle de pièces d'orfèvrerie. Il s'agit d'or martelé, repoussé ou fondu, un or à 18 carats, c'est-à-dire à 18 parties d'or fin (pur) pour six parties d'argent, l'or vert spécialement réalisé à son intention pour permettre le repoussage au marteau. Par souci de finition, Goudji redore toujours d'un dépôt électrolytique d'or fin (24 carats) les pièces qu'il réalise en or "massif" (18 carats).Comme celui de l'argent, le titre de l'or est contrôlé par le Bureau de la Garantie de Paris.

Les pièces en métaux précieux sont déposées au Bureau de la Garantie de Paris, qui contrôle le poids et le titre de métal et qui insculpe son poinçon : sur les grandes pièces d'argent et de vermeil, ce poinçon a la forme d'un crabe ou d'une tête de Minerve casquée, de profil à droite, dans un rectangle aux angles abattus, et sur les objets en or "massif", le poinçon de garantie est une tête d'aigle de profil à droite.

Toutes les oeuvres de Goudji sont signées par poinçon. Seul le poinçon de maître est obligatoire : il s'agit d'un losange vertical avec les initiales "G" et "A" superposées , séparées par deux marteaux horizontaux, superposés et opposés. La signature "GOUDJI" est généralement estampée par l'artiste. Elle n'est pas une obligation légale. La lettre "G", pour Goudji, et les initiales GA en caractères géorgiens au superbe dessin sont insculpés à titre décoratif. Les bijoux commandés par la Réunion des Musées Nationaux pour commémorer le bicentenaire du Musée du Louvre portaient en outre le poinçon rectangulaire sur trois lignes "GOUDJI / AU / LOUVRE".

Le chiffre "925" correspond au titre minimum exigé pour la commercialisation des ouvrages d'argent dans la Fédération Helvétique ; il est indispensable pour l'exportation vers la Suisse. Le poinçon "STERLING" indique un titre minimum (équivalent de "1er titre"), nécessaire à l'exportation vers les pays anglo-saxons. Le poinçon "PARIS" indique le lieu de création et favorise l'exportation. Dans les années quatre-vingts, Goudji a parfois insculpé les deux derniers chiffres du millésime de sa création, "83" = 1983.

Les seuls poinçons légaux, dont l'absence indiquerait un risque de contrefaçon, sont le poinçon de maître orfèvre, losangé, et le poinçon de garantie.

Triangulaires et souvent intégrés au décor, les trous d'évent nécessaires à l'évacuation de l'acide cyanhydrique et de l'eau de rinçage des pièces creuses soumises à l'électrolyse, peuvent être considérés comme des marques distinctives des travaux de Goudji

Pierres et matières organiques d'incrustation

Les incrustations de pierre ou de matières organiques sont utilisées par Goudji pour leur aspect décoratif (choix de couleur, contraste avec le métal), pour la symbolique des couleurs ou, par exemple, pour l'évocation des pierres constitutives de la Jérusalem céleste dans l'Apocalypse selon saint Jean (épées d'académiciens ou ensemble liturgique de Chartres, par exemple), et pour des raisons techniques : l'incrustation de pierre sur le bord d'un bassin en tôle d'argent ou sur le bandage des roues des chariots leur donne davantage de poids et de rigidité. En outre, Goudji ne laisse jamais percevoir l'épaisseur réelle du métal : le bord de la pièce est épaissi et rigidifié d'un listel ou bien gansé de pierres enchâssées dans le métal.

Agate : quartz coloré, calcédoine rubanée, diaphane ou opaque, aux lignes concentriques claires et sombres alternées, dans les gris et les bruns. Brésil surtout, Inde.

Albâtre : gypse à grain fin, brun, beige ou rose ; Népal.

Améthyste : quartz compact, pierre fine violette. On lui attribue la qualité de talisman, qui porte chance et force, protège des sorts et de l'ivresse. Brésil.

Amphibolite ou zoïsite : pierre fine d'origine volcanique, verte mouchetée de noir ou de rubis. Brésil ou Madagascar.

Aventurine : quartz vert, uni, foncé ou clair. Brésil et Afrique du Sud.

Calcédoine : quartz gris bleuté, uni ou zoné, un peu plus transparent que l'agate. Brésil.

Chrysoprase :c'est la plus précieuse des calcédoines, d'une teinte vert pomme, unie. Afrique du Sud, Madagascar, Brésil.

Cordiérite : pierre siliceuse transparente, bleu violacé, presque noire. Brésil, Madagascar.

Cornaline : calcédoine orangée, unie ou rubanée, semi-transparente. Elle doit son nom à sa couleur qui rappelle celle de la cornouille, fruit du cornouiller. Elle passe pour avoir le pouvoir de dissiper l'émotion et d'apaiser la colère. Elle sert souvent de base à la gravure des intailles. Brésil.

Corail : squelette calcaire de polypes arborescents vivants dans les mers chaudes, le corail est une substance précieuse d'origine organique dont la plus utilisée est le corail noble, de couleur uniforme rose orangé à rouge sang de boeuf. Lybie, Italie.

Cristal de roche ou quartz : quartz compact et limpide. Le quartz givré présente des "nuages" blanchâtres qui sont autant d'inclusions de micro-bulles de gaz, piégées à la formation de la roche, ou de failles consécutives. Dans sa variété "arc-en-ciel", le cristal joue le rôle de prisme et décompose la lumière selon les couleurs de l'arc-en-ciel ; Brésil.

Emeraude : l'une des quatre pierres dites précieuses, l'émeraude est un béryl coloré en vert éclatant, vert jaune ou vert profond, par le chrome et le vanadium. Toujours fragile, elle est transparente ou givrée d'inclusions. Birmanie, Thaïlande.

Granit : roche hétérogène composée de quartz, de feldspath et de mica. Granit vert des Pyrénées, granit rose et rouge d'Armorique (Bretagne).

Grenat : pierres fines rouge sombre à noires. Madagascar.

Ivoire : substance osseuse blanche très dure, provenant notamment des défenses de l'éléphant. Rarement utilisé par Goudji, il provient du stock racheté à un ancien sculpteur d'ivoire. Afrique, Birmanie, Inde.

Jaspe rouge et jaspe vert : quartz opaques, proches des calcédoines, bariolés, rayés, mouchetés ou flammés selon les inclusions qu'ils contiennent. Afrique du Sud et Brésil.

Labradorite : feldspath gris foncé ou noir aux d'étonnants reflets irisés bleus et verts. Finlande.

Lapis-lazuli : agrégat de lazurite, de sodalite, de hauüyne et de noséane, bleu indigo à bleu profond, très souvent tacheté, moucheté de blanc (calcite) ou d'or (pyrite). Afghanistan.

Nacre : matière organique irisée de couleur variée. Pacifique.

Néphrite ou jade de Russie : variété d'amphibole ou de jade, verte mouchetée de noir, cette roche passait pour protéger les reins ou en guérir les affections (d'où son nom). Russie, Brésil.

Obsidienne : verre volcanique parfois transparent ou fumé, parfois rubané, brun rouge à mouchetures noires, mais le plus souvent du noir opaque le plus profond. Arménie ou Caucase.

Oeil-de-faucon : quartz opaque, bleu aile de corbeau ou bleu verdâtre présentant des traits parallèles bruns ou jaunâtres de crocidolite (amphibole). Afrique du Sud.

Oeil-de-fer : Roche brune et rouge rubanée à reflets métalliques gris et dorés ; oxydes de fer et jaspe rouge alternant avec des bandes courtes et perpendiculaires d'oeil-de-tigre. Afrique du Sud.

Oeil-de-tigre : quartz opaque aux traits parallèles chatoyants de crocidolite brune, beige et jaune mordoré. Afrique du Sud.

Onyx : calcédoine noire unie. Brésil et Madagascar.

Orthocéras : coquille fossile fusiforme et cloisonnée, translucide dans une roche-mère gris sombre, d'un mollusque céphalopode des mers profondes des ères primaire et secondaire. Maroc.

Pyrite : sulfure de fer aux reflets dorés (d'où son appellation "l'or des fous") aux cristaux enchâssés dans une roche-mère grise, noire ou bleue comme le lapis-lazuli ; Afrique du Sud.

Quartz enfumé : quartz beige, brun, gris ou noir. Europe, Brésil.

Quartz rose : quartz rose, transparent, souvent fissuré et trouble. Brésil et Madagascar.

Rutile : inclusions rouge intense de titane, cheveux d'anges ou aiguilles dorées entrecroisées dans le quartz. Brésil.

Serpentine : roche métamorphique vert sombre. Madagascar.

Sodalite : feldspath bleu clair ou foncé, sillonné de veinules calcaires blanches avec, parfois, comme dans le lapis-lazuli, des paillettes mordorées de pyrite. Namibie (Afrique du Sud).

Tourmaline : borosilicate d'aluminium brun, rouge, vert ou jaune inclus dans le quartz sous forme d'aiguilles noires, le plus souvent. Brésil.

Zoïsite ou amphibolite : pierre fine verte mouchetée de noir ou de rubis. Brésil ou Madagascar.

Goudji ne travaille le bois que comme support (carcasse de l'autel de Chartres), pour de rares meubles de commande ou comme matière ornementale d'incrustation. Il achète ses bois exotiques à leur arrivée au Havre.

Acajou : bois rouge, sombre, dur et serré, susceptible d'acquérir un très beau poli. Amazonie.

Bois de violette : variété d'acajou au bois noir veiné de clair. Amazonie.

Buis : bois clair, jaune, dur et à grain très fin. Amazonie, Europe.

Ebène : bois noir ou foncé, dur et pesant, à grain très fin et serré, susceptible d'acquérir un beau poli, surtout utilisé en placage, car les pièces massives ont tendance à éclater. Amazonie.

Palissandre : bois lourd et dur, brun foncé, à reflets violacés. Amazonie.

Poirier : bois fruitier, au grain serré, facile à travailler et à teinter ; il remplace l'ébène pour la réalisation du mobilier car il n'éclate pas lorsqu'il est utilisé en pièces massives. France.

Depuis 1995, Goudji utilise également la pâte de verre moulée à la pièce, à la cire perdue, technique très délicate mise en oeuvre par son ami et complice, le maître verrier Antoine Leperlier, sur des matrices en plâtre créées par Goudji. Cela leur permet d'obtenir des pièces dont la taille et la forme ne peuvent être obtenues dans les pierres dures ou de rechercher de nouveaux effets de matière et de couleur.

Jacques Santrot

Conservateur en Chef,

Dircteur du Musée Thomas Dobrée de Nantes

 
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